Le Programme MASMUT (Micro-Assurance Santé et Mutuelle de Santé)2014-2016 : « Les mutuelles de santé, acteurs de l’assurance maladie universelle » qui a bénéficié à six (6) pays de l’Afrique centrale et de l’ouest (Burkina Faso, Burundi, Mali, RDC, Sénégal et Togo) et à la Coordination UEMOA, a vécu.
Durant plus de deux (2) ans, MASMUT a contribué à renforcer les mutuelles de santé à travers leur Plateforme Nationale, sur les plans institutionnel, technique, thématique et politique. Le principal objectif du programme était de préparer les mutuelles de santé à prendre une place prépondérante dans les processus de mise en place et de gestion des régimes de couverture maladie en cours de développement dans les différents pays.
Pour se prévaloir de quelque capacité, compétence ou d’aptitude les prédisposant à compter parmi les acteurs engagés dans ces réformes entreprises par les gouvernements, les mutuelles de santé se doivent de se préparer en conséquence. C’est ce qu’ont compris les mutualistes et ONG Belges intervenant aux côtés des mutuelles de santé dans les pays cités plus haut, avec l’appui financier de la DGD.
Renforcement institutionnel
Le mouvement mutualiste dans les différents pays a été accompagné pour constituer une plateforme mutualiste dans les pays qui n’en disposaient pas et les renforcer dans ceux qui en disposaient. Les plateformes ont obtenu leur reconnaissance officielle et se sont dotées de structures performantes en termes de logistiques et de ressources humaines. La Coordination UEMOA dont le rôle était entre autres de renforcer l’intégration et la prise en compte des mutuelles de santé dans les réflexions, a pu avoir auprès de la Commission de l’UEMOA un statut d’observateur au Comité de Consultatif de la Mutualité Sociale (CCMS) et a contribué aux réflexions régionales sur les enjeux et perspectives en lien avec le mise en application de la Règlementation de l’UEMOA sur la mutualité sociale dans les pays de la zone.
Renforcement des capacités techniques
Sur ce plan, deux volets ont été 犀利士
pris en compte : les formations techniques et l’harmonisation des pratiques avérées, pour combler le gap en capacités de gestion, régulièrement souligné par les « détracteurs » des mutuelles. En interne, les plateformes ont bénéficié de plusieurs sessions de formation. Des ateliers de formations des responsables et des techniciens des mutuelles de santé en gestion administrative et financière ont été réalisés dans certains pays, avec le partenariat de l’Université de Versailles Saint Quentin. La professionnalisation de la gestion des mutuelles nécessite des outils de gestion appropriés. Suite à un état des lieux des outils disponibles, l’élaboration d’un système intégré d’information et de gestion est en cours et sera disponible d’ici fin 2017.
Renforcement des capacités thématiques
La Coordination UEMOA a organisé à l’endroit de certains acteurs qui seront appelés à s’investir dans la mise en place et la mise en œuvre des régimes d’extension de la couverture du risque maladie, des ateliers pour échanger sur les thématiques comme : la protection sociale, les systèmes d’extension de la couverture du risque maladie, le plaidoyer / lobbying, le rôle et la place des mutuelles de santé dans la CSU et la mise en application de la Règlementation de l’UEMOA sur la mutualité sociale. Pour mieux appréhender le potentiel des mutuelles de santé à la mise en œuvre de la CSU, une étude a été réalisée au Mali et au Sénégal, avec pour objectif de disposer d’arguments en faveur des mutuelles de santé. Des études et recherches spécifiques ont été réalisées par certaines plateformes. La Plateforme MASMUT a grandement contribué à la réalisation et la réussite d’une conférence internationale tenue à Abidjan du 02 au 04 mars 2016, sur « Les perspectives du mouvement mutualiste africain des couverture santé universelles. »
Renforcement des capacités politiques
Dans un contexte où certains gouvernements dénient aux mutuelles de santé la capacité de contribuer à travers des fonctions stratégiques à la gestion de la CSU, les acteurs de la société civile en général et des mutuelles de santé en particulier, se doivent de réaliser des actions de plaidoyer et de lobbying, pour se faire entendre et d’être réellement impliquées. Les activités de formation ont permis à certaines plateformes d’élaborer des argumentaires de plaidoyer et de réaliser des actions de plaidoyer. Les activités au niveau sous régional se tenant dans un pays donné, ont été l’occasion de préparer et de réaliser des actions de plaidoyer à l’endroit des autorités publiques. Cela a été le cas au Burkina Faso et au Togo.
Les plateformes mutualistes ont eu l’opportunité de préparer leur implication dans les réformes en cours. Il leur revient de maintenir les actions entamées, afin que les populations du secteur informel et du monde rural puissent disposer d’une couverture et d’une prise en charge semblable à celle des populations du secteur formel, par leur entremise. Il reste certainement beaucoup à faire, mais ceci n’est pas au-delà des capacités des acteurs mutualistes.
Valère PIHOUN-KOFFI
Publié le 21 Décembre 2017